Le code pénal marocain est sévère à l’égard de « quiconque qui emploie des moyens de séduction dans le but d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion » (NDLR : autre que l’Islam qui est religion d’Etat au Maroc selon la Constitution). Concrètement, la prédication pour la propagation d’autres religions est sanctionnée d’une peine pouvant atteindre jusqu’à trois ans de prison.
Les adeptes d’autres courants religieux, même quand ceux-ci relèvent de l’Islam, peuvent tomber sous le coup de la loi. Pourtant, le code pénal ne précise pas explicitement les restrictions. DANS la pratique, la société marocaine, en majorité malékite, ne tolère pas le chiisme, le bahaïsme... Pourtant, il y a bien des Marocains qui pratiquent les prescriptions religieuses de ces courants. Leur nombre ne pourra pas, voire jamais, être connu avec précision. La peur de la loi et de la société les poussent à la clandestinité religieuse. Que dire alors de ceux parmi les musulmans Marocains qui ont choisi de « renier leur foi » et de se convertir au christianisme ? Autant ces néo-chrétiens sont accueillis à bras ouvert par des évangélistes qui s’activent, en catimini, au Maroc ; autant ils deviennent (quand ils révèlent leur nouvelle croyance) des parias aux yeux de leurs ex-coreligionnaires. Ce dossier met la lumière sur les Marocains qui se convertissent au chiisme ou carrément à d’autres religions. Il sort de l’ombre des ex-musulmans devenus des bahaïstes ou des néo-évangélistes. Il analyse les méthodes des évangélistes venus d’ailleurs...
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Les bahaïstes sont parmi nous
Peu de Marocains sont au courant de l’existence d’une communauté bahaïste au Maroc. Pourtant, les adeptes de cette religion qui bénéficient de la protection des autorités américaines, via son rapport annuel sur la liberté de culte dans le monde, sont recensés. Il serait plus de 400 pratiquants établis dans les différentes régions du Royaume.
Selon l’édition 2006 du rapport annuel américain sur la liberté de culte, environ 400 bahaïstes font partie des communautés religieuses recensées au Maroc. C’est le 8ème rapport annuel sur la liberté de culte émis par le secrétariat d’Etat américain aux Affaires étrangères qui donne donc cette précision. Le document couvre la période allant de juillet 2005 à juillet 2006. Il précise que ces bahaïstes évitent d’énoncer leurs croyances considérées comme de l’athéisme dans la société musulmane marocaine ou du reniement de la foi.
Autant le code pénal que la tradition islamique nationale appellent à une peine sévère pour réprimer la conversion d’un musulman à une autre religion. Et toute tentative de conversion d’un musulman est illégale.
Ces interdictions n’empêchent pas les bahaïstes à accéder à d’importantes fonctions publiques, précise le même document, dont les rédacteurs indiquent qu’ils n’ont pas été empêchés d’aller à la rencontre de ces personnes et d’autres individus pour effectuer leur enquête de terrain.
La religion bahaï, plus connue sous le nom de bahaïsme, a été fondée en 1863. Son nom provient de son fondateur : Baha Allah. Les adeptes de cette foi, s’organisent autour de plus de 100.000 centres répartis dans le monde entier. Les écrits sont publiés dans plus de 800 langues différentes. Le nombre de ces adeptes, répandus dans 193 pays, est estimé aujourd’hui à près de 7 millions.
La foi Bahaie est résumée par le concept des trois unités : unité de Dieu, unité de la religion, unité de l’humanité. Les écrits Bahaïstes mettent l’accent sur l’égalité essentielle des êtres humains, et sur l’abolition des injustices. L’humanité est vue comme unique, bien que très variée : « la diversité des races et des cultures sont dignes d’appréciation et de tolérance ». Le racisme, le nationalisme, les castes et les classes sociales sont considérées comme « des barrières à l’unité de l’humanité ». Leurs enseignements préconisent « l’unification de l’humanité ».
Les croyances Bahaïstes sont décrites comme des combinaisons des croyances antérieures. Cependant, les adeptes cette religion suivent une tradition distincte, qui dispose de ses propres écritures, enseignements, lois et histoire.
Cette religion a fait parlée d’elle pour la première fois au Maroc en 1962 lors d’un procès où ont été poursuivis 14 bahaïstes. Ils avaient étaient condamnés en appel par la cour pénale de Nador à la peine de mort, peine qui a été cassée par la cour suprême. Depuis, les adeptes bahaïstes marocains agissent en catimini.
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Fonte: Chiites, Bahaïstes, Évangélistes : Les pratiques religieuses occultes au Maroc (BLADI.NET) (link alternativo aqui)
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