terça-feira, 3 de fevereiro de 2009

Les Baha'is s'inquiètent après plusieurs arrestations en Iran

Artigo de Pable de Roulet, publicado recentemente no jornal suíço, Le Courrier.
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DROITS HUMAINS - Après la rafle de six membres de la minorité religieuse, les proches suisses tentent d'alerter l'opinion.

La famille suisse de Aziz Samandri, un Baha'i iranien récemment arrêté avec cinq autres membres de la communauté, s'inquiète pour son sort et plus généralement pour les pratiquants de cette religion née dans la Perse du XIXe siècle. Cette religion, dont les membres forment la plus grandes communauté non-musulmane en Iran, s'est régulièrement retrouvée sous le feu de la répression du régime iranien depuis l'instauration de la république islamique. C'est à la mi janvier, que les six Baha'is – parmi lesquels une assistante de l'avocate des droits humains Shirin Ebadi – ont été arrêtés par les services de sécurité. Le 14 mai 2008, ce sont six figures importantes de la communauté qui étaient arrêtées1. Les raisons de l'arrestation de ces six personnes restent confuses, aucune accusation officielle n'ayant été prononcée.

Selon Patrick Nicollier, cousin de Aziz Samandri, le motif de cette répression serait à chercher dans leur activités au sein de réseaux sociaux de la communauté. «Après plusieurs jours, la seule motivation qui nous ait été communiquée, de façon orale et officieuses, c'est qu'ils ont été arrêtés parce qu'ils entretiennent des liens avec des pays européens et constituent donc une menace à la sécurité extérieure. Il est possible qu'a travers ces personnes, il s'agisse de recenser et réprimer les réseaux sociaux baha'is.»

Les six Baha'is emprisonnés seraient détenus dans des conditions inquiétantes. Comme le cousin de M. Nicollier, ils n'ont pu communiquer avec leur famille qu'une seule fois par téléphone. «Aziz a dit à sa famille qu'il allait bien, mais ont ne sait pas dans quelles conditions il a téléphoné. Il était certainement sur écoute.» Choqué par l'arrestation d'un membre de sa famille, «moins par défense des Baha'is que des libertés fondamentales», Patrick Nicollier cherche à alerter l'opinion à travers la presse. Il a également lancé un profil Facebook pour pouvoir communiquer quotidiennement les informations sur la situation de son cousin à un groupe d'aujourd'hui plusieurs milliers de personnes.

Ce n'est pas la première fois que la famille Samandari est touchée par la répression du régime, le père d'Aziz est mort «suicidé» en prison au début des années 1990. Cette nouvelle vague de répression inquiète au delà de la communauté Baha'ie. L'Organisation mondiale contre la torture a notamment lancé une campagne de défense de cette minorité religieuse, en appelant à envoyer des lettres aux autorités iraniennes pour demander le respect de l'intégrité physiques des personnes arrêtées, et l'accès à une représentation légale.

Quant à la communauté Baha'ie de Suisse, elle suit de près les événements tout en restant prudente sur les actions à envisager, comme l'explique l'attachée de presse de la communauté, Daniele Bianchi: «Notre action se situe à deux niveaux, informer la presse pour alerter l'opinion publique et prendre des contacts discrets avec le gouvernement. Mais nous n'entamerons pas de campagne spécifique pour ces arrestations. C'est une de nos constantes de faire très peu d'évènements de grande envergure. Cela s'inscrit aussi dans notre refus du prosélytisme.»

LE DERNIER MONOTHÉISME

La foi des Baha'is est monothéiste. Fondée en Perse dans le milieu du XIXe siècle, le baha'isme postule un processus d'unification mondiale à travers la force civilisatrice des religions dans l'histoire. Sans clergé, la religion repose sur des textes sacrés que le croyant est appelé à comprendre par lui-même, le prosélytisme étant proscrit.

Cette nouvelle religion révélée a immédiatement été considérée comme une déviance religieuse par le clergé chiite, l'Islam ne reconnaissant pas de prophètes après Mahomet. La révolution islamique en Iran aggravera la situation déjà sensible des Baha'is. Contrairement aux autre minorités religieuses d'Iran, antérieures à l'Islam, ces derniers ne bénéficient, d'aucune forme de protection.

Un large appareil répressif est spécifiquement dirigé contre eux par le nouveau pouvoir: interdiction d'étudier à l'université, de se réunir pour leur pratique religieuse, de percevoir une retraite ou d'inscrire le noms des morts sur les tombes. La répression du début des années 1980, dont plusieurs centaines d'exécutions, poussera plus de 200 000 Baha'is sur un demi-million à quitter l'Iran.

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